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Publié le 30 mars 2022
Exploiter le gaz présent dans les anciennes galeries de mines, plutôt que le laisser se répandre dans l’atmosphère. Une idée qui a fait son chemin depuis la fermeture des derniers puits de notre région. Avec cinq sites gérés par la société GAZONOR, le Pas-de-Calais a développé une vraie expertise dans ce domaine.
D’où la volonté désormais de passer à la vitesse supérieure. Un consensus se dégage au local sur le sujet, notamment au sein de l’Association des communes minières de France. Consensus qui se heurte toutefois à une modification récente du Code minier et à une lenteur toute administrative…
De quoi inciter le Président du Département Jean-Claude Leroy à s’adresser directement à Emmanuel Macron pour dénoncer cette situation. Une lettre au Président de la République datée du 25 mars 2022 qui souligne « que l’exploitation du gaz de mine dans le Pas-de-Calais répond à la fois aux enjeux économiques, sociaux, environnementaux et d’indépendance énergétique »*. Une prise de position relayée lors du Conseil départemental du 28 mars :
"Vendredi dernier se tenait à une table ronde sur le gaz de mine, dans le cadre d’un colloque organisé par l’Association des Communes Minières de France. C’est assurément une solution supplémentaire du mix énergétique qui doit être développée.
Depuis 30 ans, la société Gazonor exploite le gaz de mine naturellement contenu dans le sous-sol du bassin minier du Pas-de-Calais. Sur le site d’Avion sa production énergétique est équivalente à 10 éoliennes et sur Béthune, 6 500 logements collectifs bénéficient d’un tarif attractif et plafonné sur 19 ans via le réseau de chaleur.
Pour la sécurité de la population, il est nécessaire d’évacuer ce gaz alors, plutôt que polluer l’atmosphère, autant le valoriser ; c’est bon pour l’environnement et c’est un outil de justice sociale si le prix de ce gaz est encadré.
Mais une modification récente du code minier et une lenteur administrative bloquent actuellement le projet de développement d’exploitation de ce gaz de mine ; c’est totalement incompréhensible. Les réserves de gaz dans notre sous-sol sont estimées à au moins 150 ans. Mais impossible d’ouvrir de nouveaux points d’exploitation avec ces décisions administratives.
C’est pourquoi, dès vendredi j’ai adressé un courrier au Président de la République pour que soient reconsidérés ces freins administratifs et juridiques.
Devant les besoins énergétiques mondiaux, les États-Unis redoublent leur production du gaz de schiste, obtenu par fracturation hydraulique, aux conséquences dévastatrices pour l’environnement. Nous avons ici une exploitation totalement vertueuse, sans fracture, qui réduit même la diffusion de méthane dans l’atmosphère. C’est donc le moment pour développer son exploitation."
Jean-Claude Leroy, Président du Département du Pas-de-Calais.
Gaz de mine : ITW de Jean-Marc Tellier, maire d'Avion sur BFM Littoral
Pour aller plus loin : reportage de BFM Grand Lille .
* Contrairement au gaz de schiste, le captage du gaz de mine est réalisé sans fracturation hydraulique et permet de limiter sa libération dans l’air que l’on respire. Avec des tarifs moins élevés et une réduction de facture d’au moins 35 % dans l’habitat collectif, c’est aussi un outil de justice sociale et d’indépendance énergétique avec ses 150 ans d’exploitation potentiels.