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+33 (0)3 21 216 216 Formulaire de contactAprès une année de crise sanitaire, économique et sociale, l’emploi et l’insertion sont au cœur des préoccupations des habitants du Pas-de-Calais. Pour prendre en compte cette réalité, le Département a renouvelé lors du vote de son budget 2021 son engagement auprès des structures qui accompagnent celles et ceux qui souhaitent renouer avec le monde du travail. Parmi les alliés de la collectivité dans sa bataille pour l'emploi, les ateliers et chantiers d’insertion, à l’image du Panier de la Mer, sont en première ligne pour venir en aide aux personnes éloignées de l’emploi ou rencontrant des difficultés dans leur parcours d’insertion sociale et professionnelle.
Un tremplin vers l’emploi
Implanté à Boulogne sur Mer, le Panier de la Mer est une association qui propose un accompagnement social et professionnel à des bénéficiaires du RSA désirant trouver un emploi. Pour mener à bien sa mission, la structure propose un accompagnement individualisé destiné à régler l’ensemble des problématiques qui constituent des freins à l’embauche, qu’il s’agisse de logement, de mobilité, de santé ou de garde d’enfants.
En parallèle, la structure salarie ces personnes et leur propose de travailler dans l’un des deux ateliers de la structure. Pour Isabelle Petit, encadrante technique de l’atelier traiteur, l’objectif est simple : mettre à profit leur passage au sein de la structure pour sortir de la précarité.
« Les profils des personnes qui arrivent chez nous sont très variés. On a par exemple des mamans qui veulent reprendre une activité professionnelle une fois que leurs enfants ont grandi ou des mères au foyer qui après une séparation n'ont pas d’autre choix que de devoir trouver un emploi. Nous avons des personnes qui ont travaillé toute leur vie mais qui un jour se trouvent privées d’emploi. Parmi ces personnes certains ont un projet professionnel, d’autres non. Chaque salarié a son histoire, est unique. Donc notre travail, c’est de mettre à profit les deux ans qu’ils peuvent passer au maximum au sein de la structure pour leur permettre de trouver un emploi stable ou d’accéder à la formation qui leur manque pour y arriver. »
Mettre le pied à l’étrier
Côté cuisines les salariés apprennent les bases de la cuisine, les règles d’hygiène et de nombreux gestes techniques. Dans le second atelier consacré aux activités de mareyage, Olivier Domart est aux commandes. « La plupart des employés n’ont jamais travaillé dans ce secteur. Donc avec moi, ils découvrent toutes les étapes entre l’achat du poisson à la criée et la livraison chez le distributeur. Comment préparer le poisson, lever les filets, surgeler, emballer, souder l’emballage, poser les étiquettes et tout stocker en carton pour réaliser des palettes types. S’il est possible pour ceux qui veulent se lancer dans cette activité de perfectionner leurs gestes, ou d’affiner leur connaissance des poissons, il s’agit avant tout d’une activité support. Car pour les personnes que nous suivons, il est souvent nécessaire d’apprendre ou réapprendre des choses essentielles dans le monde de l’entreprise : le respect des horaires, le travail d’équipe, le respect du travail de chacun… On est vraiment là pour accompagner ces personnes qui ont toutes un parcours et des besoins particuliers, pour qu’au final ils puissent trouver un emploi qui leur plaira et leur permettra de vivre leur vie et de pouvoir être fiers de leur travail plutôt que de rester dépendants des minima sociaux. »
« Le goût du travail bien fait »
À l’atelier traiteur on prépare en effet aussi bien des repas pour des particuliers, ainsi que des structures d’accueil de personnes précaires ou dépendantes, mais également des cocktails pour des entreprises ou collectivités, en proposant la même qualité de produits et en respectant les mêmes standards que les entreprises privées.
Pour le responsable de l’atelier de marée, faire de l’insertion ne veut pas dire faire les choses à moitié : « Quand j’achète à moindre coût des invendus à la criée, je ne prends par exemple que des produits de qualité, des produits nobles qui méritent d’être valorisés autrement qu’en farines animales. Tous les produits qui passent par chez nous respectent les normes agroalimentaires et sont ensuite distribués aux banques alimentaires, aux épiceries sociales, et à des partenaires comme la Croix Rouge ou le Secours Populaire. Ce n’est pas parce qu’on est en difficulté que l’on n’a pas le droit de manger du bon poisson ! Mon père a exercé ce métier et j’ai moi aussi j’ai fait ça toute ma vie. Donc quand j’ai choisi de le pratiquer ici, avec des personnes en insertion, c’était pour leur apprendre ce que j’ai appris, leur transmettre tout ça et le goût du travail bien fait, leur montrer que ce n’est pas parce qu’on est une structure d’insertion qu’on ne sait pas travailler correctement. Pour moi c’est une vraie fierté de travailler ici et avec eux. »
Des résultats
Quand on aborde la question de l’après avec la responsable de l’atelier traiteur la réponse est sans ambiguïté : « trouver du travail, ce n’est pas forcément évident, notamment dans le secteur. Mais nous accompagnons vraiment toutes ces personnes dans la réalisation de leur projet. On met toutes les chances de leur côté : on affiche les offres d’emploi, on leur propose des périodes d’immersion, on mobilise notre réseau de professionnels pour se tenir au courant des opportunités, on peut les recommander… Mais quoi qu’il arrive, on ne fait pas les choses à leur place. C’est à eux d’entamer les démarches, de postuler. Et ça fonctionne ! Une dame qui est passée par l’atelier est maintenant fleuriste. Une autre travaille dans un restaurant gastronomique. Les exemples de parcours réussis ne manquent pas ! »