Lu dans l'Echo : Vent de fraîcheur dans les valises de Camille

HERVELINGHEN – C’est dans ce petit village vallonnée que Camille Doutriaux-Poulet, avec son mari et leur petit bout Ernest, a posé ses valises. Depuis, elle laisse le vent tranquillement s’y engouffrer, révélant ses mignonneries créatives de l’entre-deux caps.

 

Originaire de Dunkerque, le couple a transporté ses valises au gré du vent de la vie. Il y a trois ans, la famille rêve d’un retour sur la côte. Un besoin de nature, pour eux, et pour Camille, 36 ans, « amoureuse du vent et de la mer ».  Situés à 3 km de la côte, Hervelinghen et son paysage ouvert de vallée sèche et de cultures reflètent à merveille l’ambiance maritime arrière-littorale. Une ambiance chère à Camille, qui se ressent au cœur de ses créations pleines de poésie.

 

Au fil du vent

La sensibilité artistique de la créatrice est pour ainsi dire innée. Manuelle depuis son plus jeune âge, Camille entame d’abord une carrière dans le domaine de la coordination culturelle, « une façon de rester proche du milieu artistique, même si je n'étais pas dans l’aspect création ». À la naissance d’Ernest il y a six ans, la jeune maman se veut plus disponible. À temps partiel, elle renoue peu à peu avec l’envie de créer. Une passion, un loisir, qui devient soudain débordant.

C’est en février 2019 que démarre l’aventure Du vent dans mes valises. Camille y confectionne à la main « avec cœur » des créations artisanales et uniques, qu’elle met en valeur à merveille sur son site internet et ses réseaux sociaux, les enveloppants de ses textes en prose. Des accessoires intemporels, pour petits et grands : broches, chouchous, bandeaux, foulards, snoods (écharpes en forme de tube, idéales sur la côte !), trousses, bijoux, lingettes, langes… Un vaste choix de créations desquelles se dégage une atmosphère bucolique, à la fois champêtre et maritime. Des couleurs douces et tendres, des motifs poétiques, évoquant tant la brise iodée que les champs de blé, et une attention particulière portée aux matières. Voilà la marque de fabrique de Camille. Ses créations lui collent à la peau : « Je fais ce qui me ressemble. Mon univers évoque le voyage, l’aventure, le côté poétique de l’univers marin et champêtre. Je n’en sors pas, c’est mon identité ». Une identité propre, réveillant pourtant les souvenirs de chacun de ses clients.

 

Embruns de souvenirs

Au fil des saisons, Camille amène de la fraîcheur dans ses collections. Les tissus de ses créations textiles arborent tantôt des pissenlits, tantôt des fleurs d’automne, tantôt des hirondelles, tantôt des ancres marines… La créatrice travaille uniquement avec des fibres naturelles (coton, lin), le synthétique n'ayant pas sa place dans les valeurs environnementales qu'elle porte, à titre personnel. « Le coton n’étant malheureusement pas produit en Europe, j’utilise néanmoins des matières labellisées Oeko-Tex ou GOTS (bio). Toutes les autres fournitures que j’utilise sont aussi sélectionnées avec soin, en privilégiant les fabrications locales, made in France et européennes. Mes emballages, de la ficelle au papier, en passant par les confettis de fleurs sont issus de productions françaises et sont recyclés, recyclables, biodégradables et compostables. Le cuir de mes broches, barrettes et bijoux provient de coupons et de chutes, dans une éthique responsable et durable ».

Les broches de Camille. Probablement l’accessoire coup de cœur des créations de l’Hervelinghinoise. « Évidemment, ça n’est pas un objet « de première nécessité », précise-t-elle, mais l’idée est de convoquer la sensibilité de chacun, les émotions, et au-delà de l’iconographie locale, bien présente, c’est aussi les souvenirs de vacances, de voyage ». Des coquelicots, des bleuets, des marguerites, typiques des paysages de l’entre-deux caps, mais aussi de mignonnes cabines de plage, des petits poissons colorés, des doux voiliers, des bérets de marins ou encore d’adorables cerfs-volants. Comme un petit souffle d’air frais sur nos tenues ! 

 

Rencontre avec la fille du vent

La tempête de la covid-19 a amené Camille à avancer plus vite sur son activité. Les marchés et salons auxquels elle participe se font forcément rares ces derniers mois. La jeune créatrice en a profité pour développer son site internet, où les commandes sont désormais possibles. Elle travaille également avec de plus en plus de boutiques et a développé la mise en place d’ateliers, Les échappées belles. L’agenda s’ouvrira au fur et à mesure dès ce mois d’avril, en fonction des restrictions gouvernementales, et les ateliers se tiendront bien sûr à jaune limitée, dans le respect des mesures sanitaires. Les prochains thèmes : Les mots doux (broderie sur tee-shirt ou mouchoirs), Cartes florales, Poésie au tambour (avec fleurs séchées), Mignonneries autour du thé (création d’infusettes) et bien d’autres.

Également, Camille ouvre ses valises et reçoit les clients directement dans son atelier, les mercredis et samedi, de 10h à 12h, et sur rendez-vous du mardi au vendredi, pour découvrir ses jolies créations… à l’abri du vent.

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