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Le Polarfont est à quai pour quelques semaines encore. Après plus d’un an de navigation réussie dans le Grand Nord, c’est l’heure de la grande révision pour ce navire qui a retrouvé une seconde vie en 2018.
C’était déjà à Boulogne-sur-Mer, c’était déjà avec Monsieur Franckie.
Franckie ROUBLICQ est un touche-à-tout, à la fois rêveur et homme de terrain. Il est l’un de ceux qui ont contribué à la transformation de cet ancien navire météorologique en confortable navire d’exploration polaire.
Pour ce quadra né à Dunkerque, le parcours de vie est aussi riche qu’atypique. Après un engagement de six années dans l’armée, c’est chez Total qu’il pose ses valises, à terre, dans l’univers des chaufferies et de la climatisation. A 42 ans, un tournant de plus et la certitude de devoir changer de cap. Retour sur les bancs de l’école, plus précisément au Lycée maritime pour une formation de deux ans qui lui permet de passer tous ses brevets pont et machines. A la sortie du Lycée, Franckie trouve facilement un poste chez DFDS (ferrys).
Un jour, j’avais une semaine de débarquement, en me promenant sur le quai à Boulogne j’ai vu le bateau, ses lignes si particulières. Ça a été un vrai coup de foudre. Je me suis présenté à la passerelle, j’ai demandé s’ils cherchaient de l’aide. J’avais acquis à terre une grosse expertise et puis j’aime tout faire, électricité, entretien des machines, peinture, chauffage…
Deux jours de période d’essai plus tard les armateurs et capitaines Yann LE BELLEC et Sophie GALVAGNON signent à ce cadeau tombé du ciel un contrat de matelot. L’aventure durera plus de six mois.
Quand j’ai intégré l’équipe, on ne parlait pas de naviguer, il fallait tout déconstruire, tout remettre à plat. Nous avons entièrement réaménagé l’intérieur du bateau. D’un bateau rustique, nous sommes arrivés à quelque chose de très cosy, très agréable. Côté mécanique, tout était dans son jus, il fallait tout réviser. Le bateau est très bien construit, c’est un bateau comme on en voit plus. Plusieurs fois j’ai dit à Yann et à Sophie qu’ils étaient fous de se lancer dans un projet pareil.
Fou mais bien réel, l’équipage se soude dans les épreuves de ce chantier titanesque. Aussi incroyable que cela puisse paraître, cette aventure humaine et technique se termine dans les temps et le navire d’expédition polaire est prêt pour le grand départ. Il appareillera en avril 2018 pour accueillir ses premiers clients dans le Grand Nord.
Franckie n’est pas de ce premier voyage mais assure la relève de juin dans l’archipel du Svalbard, son premier voyage en terres extrêmes.
C’était monumental, l’archipel est d’une beauté à couper le souffle, un des très grands moments de ma vie. Le sentiment d’isolement est total, il n’y a pas de réseau GSM, le silence est incroyable. On reste en extase devant les paysages, les icebergs, la glace… C’est très émouvant.
Pour l’homme de toutes mains devenu marin, c’est une boucle qui s’est bouclée ce jour-là, à la fois fier et heureux de vivre ce moment, d’avoir contribué à transformer ce navire de A à Z. Au quotidien, Franckie mesure à bord le résultat des efforts entrepris.
Les passagers sont méga bien ! Je peux vous assurer qu’ils apprécient le confort du bateau et tous les petits détails comme par exemple de prendre leur apéro dans le bain norvégien à 40° sur le pont arrière. C’est aussi ça le pavillon français, une navigation de qualité ou chacun est impliqué.
Aujourd’hui, Franckie a quitté le Pas-de-Calais pour s’installer sous le soleil de Marseille avec sa petite famille. Il a tenu à être là pour la durée de l’escale, attaché aux hommes et à cette coque qu’il aime comparer à l’Aurore, le bateau de Tintin dans l’Etoile mystérieuse.
Texte : OC. Photos : Jérôme Pouille