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+33 (0)3 21 216 216 Formulaire de contactLe 22 novembre étaient réunis à l’initiative du Département du Pas-de-Calais les acteurs du projet européen Passage. Une initiative dont l’objectif est de mettre en place à l’échelle européenne une transition décarbonée de l’industrie maritime.
Reconnaissant l’urgence climatique et l’engagement croissant des citoyens en faveur de nouveaux modèles de gouvernance plus respectueux de l’environnement, l’ensemble des participants s’est engagé à faire connaître à l’ensemble des autorités compétentes en matière de transport maritime le fruit des études menées dans l’ensemble des détroits européens.
Des chiffres édifiants
À l’échelle mondiale le transport maritime représente 2,5% des émissions de CO2. Il pourrait en représenter 20 % en 2050. Au niveau du détroit du Pas-de-Calais, les émissions de CO2 liées au trafic maritime représentent déjà près de 12%, soit six fois plus que la moyenne internationale.
Ce résultat s’explique par le caractère stratégique de ce détroit et le rôle central qu’il joue dans notre quotidien. En effet, la Manche et la Mer du Nord constituent le trait d’union entre le nord et le sud de l’Europe et le Pas-de-Calais paye le prix d’un modèle économique globalisé nécessitant de transporter toujours plus de matières premières et de biens d’un bout à l’autre de la planète.
Si cette réalité se suffit à elle-même pour justifier un changement et la mise en place de mesures efficaces pour stopper la course folle du réchauffement climatique, elle permet aussi d’aborder d’autres problématiques connexes : usage massif du plastique, émissions de soufre ou d’oxydes d’azote (à titre d’exemple, 10 bateaux de croisière dégagent autant de dioxyde de soufre dans l’atmosphère que l’ensemble du parc automobile européen), préservation de la biodiversité...
« Agir n’est plus un objectif, c’est une obligation »
Ce message porté par Karima Delli, députée européenne et présidente de la commission transport et tourisme au Parlement européen, peut résumer le point de vue des 24 collectivités impliquées dans la démarche. Si chacune d’elles œuvre au quotidien pour réduire les émissions de gaz à effet de serre dans le cadre de ses compétences, le travail d’enquête mené dans le cadre de ce programme européen rappelle que les solutions au problème du réchauffement climatique se trouvent à tous les niveaux de responsabilité.
Parmi les intervenants invités à débattre, Mart Normet, co-créateur du World Clean Up Day, a salué les initiatives citoyennes qui se multiplient et révèlent une prise de conscience des citoyens du monde. Idem à l’échelle des collectivités locales qui agissent à leur niveau pour limiter la casse.
« Choisir la coopération plutôt que la concurrence »
Rassemblées sous la bannière du projet Passage, les 24 collectivités impliquées se sont engagées à unir leurs voix pour demander aux gouvernements et aux instances internationales la mise en place de solutions efficaces, s’inspirant les initiatives locales qui ont fait leurs preuves un peu partout en Europe.
Au-delà de la déclaration d’intention, cette démarche se traduira aussi de manière beaucoup plus concrète pour les habitants du Pas-de-Calais par le renforcement de la lutte contre la précarité énergétique, la mise en place d’une commande publique bas carbone, le soutien aux circuits courts et à l’agriculture locale, le développement des mobilités alternatives à la voiture ou d’un tourisme sobre en carbone. Car si la pollution ne s’arrête pas d’un côté ou de l’autre du détroit ou d’une frontière, le réchauffement climatique ne peut pas se combattre uniquement sur le champ du transport maritime et sans que citoyens, industriels, collectivités, états et grandes instances internationales unissent leurs forces au service d’un intérêt commun, car comme l’a rappelé Philippe Valette, directeur de Nausicaá et océanographe de renommée internationale, « si la situation est préoccupante, elle n’est pas désespérée. »