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+33 (0)3 21 216 216 Formulaire de contactÀ l’occasion du 70ième anniversaire de la découverte des camps de concentration, le Conseil départemental du Pas-de-Calais a décidé en partenariat avec la Coupole et le rectorat de Lille, d’emmener une cinquantaine de collégiens découvrir deux lieux emblématiques de la déportation, le camp de Buchenwald et celui de Dora en Thuringe. Ces deux camps où de très nombreux français ont été déportés sont liés à l’histoire de la Coupole. En effet, les fusées, qui auraient du être tirées depuis le site, étaient produites dans des conditions effroyables dans le tunnel de Dora par des déportés provenant pour une grande partie du camp de Buchenwald.
Ce voyage s’est déroulé du 24 avril au 29 avril 2015. Les participants ont été sélectionnés après avoir déposé un dossier de candidature auprès des services du Conseil Départemental. Douze établissements ont été retenus sur l’originalité et la force de leur projet de restitution présenté en juin à La Coupole d’Helfaut. Chaque établissement était ainsi représenté par un groupe de quatre élèves accompagnés par un enseignant. Il s’agissait des collèges des Marches de l’Artois à Marquion, Jacques-Prévert à Houdain, Georges Brassens à Saint-Venant, Jean-Moulin à Barlin, René Cassin à Wizernes, Paul Éluard à Saint-Étienne-au-Mont, Jean Monnet à Coulogne, Jean-Jaurès à Lens, Jean-Rostand à Sains-en-Gohelle, Adolphe-Delegorgue à Courcelles-les-Lens, Gabriel de la Gorce à Hucqueliers et enfin Roger Salengro à Saint-Pol-sur-Ternoise.
Le premier temps fort de ce voyage de mémoire qui s’est déroulé à Buchenwald a permis aux élèves de mieux comprendre l’univers concentrationnaire. À peine après avoir franchi le sinistre portail où figure l’inscription "Jedem das Seine" ("À chacun son dû"), l’immense superficie de la place d’appel dominant un vaste ensemble de blocks, aujourd’hui disparus, et clôturés par des barbelés électrifiés, permet d’évoquer concrètement le supplice quotidien du déporté. La négation de la valeur de l’être humain par les SS, apparut encore plus évidente lors de la découverte des fours crématoires qui ont fonctionné jusqu’au printemps 1945. Le sort des enfants du "petit camp" (camp de quarantaine où s’entassaient également les inaptes au travail) bouleversa les élèves qui se recueillirent devant le nouveau mémorial installé à cet endroit. Le parcours les emmena pour terminer vers l’immense monument commémoratif érigé en 1958 par les Soviétiques.
Le lendemain, les élèves partirent vers Nordhausen situé à 90 km de Buchenwald. C’est là qu’en 1943, les nazis entreprirent la construction d’une usine souterraine (la Mittelwerk) destinée à l’assemblage des fusées V2. Pour cela, ils firent venir plusieurs milliers de déportés du camp de Buchenwald. Ils eurent la terrible charge de mener à bien le percement des tunnels et d’installer les machines destinées à la production des armes de guerre. Pendant plusieurs mois d’août 1943 au printemps 1944 jusqu’à la création du camp de concentration de Dora, les déportés affectés à cette tâche restèrent confinés dans les tunnels. Ils travaillèrent dans le bruit, la poussière, l’obscurité tout en subissant la faim, le manque d’hygiène et la maltraitance. La mortalité fut énorme. En arpentant les galeries, les élèves réalisent ce que fut "l’enfer de Dora".
La présence à leurs côtés, de Madame Decoster, fille d’Albert Carette a fait resurgir la figure d’un résistant déporté, disparu le 15 mars 1945 à Dora. Après son témoignage, les élèves ont rendu hommage aux 24 000 déportés morts dans ce lieu en déposant individuellement une rose au pied d’un mémorial, installé devant le crématoire et évoquant le martyr de ces hommes. Riches de leur expérience, les élèves sont maintenant appelés à devenir de véritables "passeurs de mémoire" auprès de leurs camarades.
Le dernier jour du déplacement fut consacré à la découverte de Weimar, ville inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO en raison des nombreuses personnalités qui y ont vécu et travaillé, Luther, Goethe, Schiller, Liszt…