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De septembre à octobre, le Centre Départemental d'Archéologie a été mobilisé pour un diagnostic atypique le long de la route départementale 939.
En prévision du doublement de chaussée entre Étrun et Aubigny-en-Artois, ont été creusées des tranchées : la plus longue d’entre elles mesurait plus de 3 kilomètres.
Une opportunité exceptionnelle
Avec près de 14 000 véhicules par jour l’empruntant quotidiennement, dont 10 % de poids lourds, la D 939 est un axe majeur du réseau routier actuel.
Des aménagements pour y fluidifier le trafic se sont donc révélés nécessaires.
Le sous-sol du département étant riche en vestiges archéologiques, l’État a demandé, en prévision du chantier, la réalisation d’un diagnostic archéologique. Objectif : estimer les éventuels dégâts que pourrait entraîner le chantier sur le patrimoine enfoui, à parfois quelques centimètres sous les champs et bas-côtés concernés, et collecter un maximum d’informations sur le passé de cette portion de territoire avant les travaux.
La découverte de vestiges permettra alors de nourrir une base de données archéologiques pour imaginer à quoi ressemblait cet espace au cours des siècles passés. Une opération d’une telle ampleur autorise en effet une véritable "lecture territoriale" basée sur la structuration du paysage : la présence d’enclos, d’habitations ou de champs, recoupée avec d’autres données comme les règles de partition cadastrale romaines et d’anciennes cartes cadastrales napoléoniennes, permettent de pouvoir passer le cap des suppositions en dressant un véritable portrait de la zone.
Une opération contraignante
Pour mener à bien ce diagnostic atypique, ce sont deux équipes de techniciens de fouilles qui ont été mobilisées. Parmi les contraintes auxquelles elles ont été confrontées, outre la circulation permanente, figure le découpage des différentes parcelles qui longent la route, en pleine période de récolte du maïs et des betteraves.
Des résultats étonnants
Vincent Merkenbreack, responsable d'opération :
Nous nous attendions à découvrir des vestiges, car on ne prescrit pas un diagnostic au hasard : nous sommes près d’une ligne de front de la Première Guerre Mondiale, entre 2 voies romaines majeures. Nous pouvions par exemple imaginer découvrir une voie romaine secondaire, étant donné que nos grands axes routiers reposent souvent sur des aménagements plus anciens.
Durant un mois, ce sont donc 7 kilomètres de tranchées qui ont été creusés et minutieusement inspectés. Et les résultats sont au rendez-vous : vestiges d’habitation romaine, tranchées et fosses de la Première Guerre Mondiale, mais plus intéressants pour les archéologues, des vestiges gaulois et une fosse d’incinération des 2ième et 3ième siècles avant JC.
Certes, la voie romaine tant espérée n’était pas là, mais une habitation gauloise, ainsi qu’un silo gaulois réutilisé comme sépulture sont des découvertes majeures à l’échelle de ce territoire. En effet, l’intérêt de ces vestiges ne réside pas dans leur valeur marchande, mais bel et bien dans la mine d’information qu’ils constituent pour les archéologues.
Découvrez en vidéo sur pasdecalais.fr :
Diagnostic archéologique sur la Route départementale 939