Quand le Danemark s’inspire du… Pas-de-Calais

Publié le 30 avril 2013

L’Europe des détroits voulue par le Département du Pas-de-Calais et le Comté du Kent n’est pas seulement une belle idée. Reconnue par la Communauté européenne, elle est en mesure d’apporter des réponses concrètes à toutes problématiques, notamment dans le partage d’expériences liées à de gros projets.

Illustration des propos de Dominique Dupilet ce mardi 30 avril à la Maison du développement local du Calaisis, à Calais : le président du Conseil général a accueilli une délégation danoise venue voir comment le Tunnel sous la Manche a été imaginé et construit, quel a été son impact au niveau économique, environnemental, quelles ont été les coopérations à mettre en place, etc. Bref, tout savoir sur le chantier du 20ième siècle. Pour faire aussi bien à Lolland, commune danoise qui sera le point de départ d’une prouesse technique à venir : de 2015 à 2021, un tunnel de 19 kilomètres de long sera réalisé pour relier le Danemark à l’Allemagne. Il ne sera pas creusé mais aura la particularité d’être posé au fond du détroit de Fehmarn, à quarante mètres de profondeur ! À la fois routier et ferroviaire, il permettra de rallier les deux pays en dix minutes contre une heure en bateau aujourd’hui. Quarante milliards de couronnes seront dépensés pour son édification, soit environ plus de cinq milliards d’euros.

Présente dans le Pas-de-Calais du 28 au 30 avril, la délégation danoise a visité les infrastructures techniques d’Eurotunnel bien sûr, le port de Calais, le Cross et aussi le Grand Site des Deux-Caps où elle a constaté qu’un dessein aussi pharaonique que le Tunnel sous la Manche était parfaitement compatible avec la préservation d’un environnement exceptionnel, d’ailleurs classé maintenant Grand Site de France. Les Danois ont recueilli également avec intérêt les témoignages des membres de l’Amicale des bâtisseurs du tunnel franco-anglais. Et avant de quitter Calais, ils n’ont pas manqué de remercier Dominique Dupilet pour son expertise et ses conseils, notamment en matière d’ aménagement du territoire et de saluer l’excellente initiative que représente l’Europe des Détroits.

L’initiative des détroits et le projet NOSTRA

Suite à l’initiative des détroits lancée conjointement par le Pas-de-Calais et le Kent, un accord a été signé le 23 novembre 2010 à Calais, avec d’autres détroits d’Europe. Ces bras de mer resserrés entre deux rives faisant communiquer deux mers sont des territoires à caractère géographique spécifique. Ce sont à la fois des liens entre deux mers et parfois des frontières entre deux territoires.

Le 1er avril 2011, les partenaires de l’initiative des détroits d’Europe ont déposé un projet Interreg 4C, intitulé NOSTRA (Network of Straits). Neuf mois plus tard, les instances décisionnaires du programme ont décidé d’approuver le projet porté par le Pas-de-Calais qui est devenu ainsi le chef de file du partenariat.

S’étalant jusqu’en 2014, il a pour objectif d’échanger sur les différentes manières de gérer ces territoires binationaux, afin de préserver la biodiversité et le patrimoine naturel. La préservation de la biodiversité a été identifiée comme le point nodal de toutes les problématiques auxquelles doivent faire face les partenaires du projet.

Les 16 partenaires représentants de huit détroits européens ont rejoint le partenariat afin de partager leurs expériences et d’analyser les outils de gouvernance en place ou en projet. Cet échange se fait par le biais de plusieurs événements au cours des trois ans du projet tels que des visites d’études, des ateliers thématiques, séminaires, forums et conférences. Le prochain aura justement lieu dans le détroit de Fehmarn, du 3 au 6 juin 2013, sur la sécurité maritime.