Trois questions à Dominique Dupilet

L'année 2010 est là. Avec elle, beaucoup d'interrogations liées à la réforme territoriale, n'est-ce-pas ?

Bien sûr, l'année 2010 sera une année cruciale pour les collectivités territoriales. Mode de scrutin, financement, compétences, etc., les lois qui seront débattues au Parlement auront une influence directe et concrète non seulement sur la vie politique de nos territoires, mais aussi et surtout sur la vie quotidienne de leurs habitants. Je ne suis pas opposé à des réformes, notamment en matière de clarification des compétences. Mais je suis fermement opposé aux réformes de recentralisation du gouvernement. C'est pourquoi j'informe les habitants du Pas-de-Calais et les appelle à signer une pétition s'opposant à cette réforme territoriale sur le site www.collectivites.dominiquedupilet.fr .

En la matière, 2010 sera moins l'année des interrogations que celle de la détermination : le contenu final de cette réforme dépendra pour beaucoup de la détermination des élus et des habitants des territoires à défendre un modèle local de proximité et de solidarité.

Inquiétude suite, qu'en est-il de la préparation du budget 2010 ?

En raison des atermoiements du gouvernement en matière de réforme de la taxe professionnelle, nous avons dû repousser le débat d'orientation budgétaire ainsi que le vote du budget pour 2010. Nous y voyons désormais plus clair pour 2010. Nos recettes stagneront à cause de la baisse du produit des droits de mutation et de l'insuffisance de la compensation par l'État des compétences transférées, alors que nos charges risquent

d'augmenter, notamment au niveau de nos compétences sociales. Toutefois, l'incertitude est totale pour 2011 dans la mesure où la taxe professionnelle n'a été compensée que pour 2010. C'est pourquoi nous allons dès 2010 devoir réviser certaines de nos modalités d'intervention. Pour préserver nos équilibres budgétaires, nous serons obligés de baisser notre budget de fonctionnement et de plafonner notre section d'investissement.

2010, année de toutes les musiques, pouvez-vous nous en dire plus ?

Quoi de mieux, en 2010, que d'essayer de rompre la morosité économique ambiante en célébrant la créativité extraordinaire des habitants du Pas-de-Calais en matière musicale ?

La musique est un des piliers de la culture de la fête qui fait l'identité de notre département.

Il n'y a pas de musique sans influence musicale : la musique est nécessairement un art métissé. C'est d'ailleurs pour ça qu'elle est en perpétuel renouvellement. Cette année de toutes les musiques se veut une symphonie en hommage au métissage, à la recherche de la novation, à la richesse des talents musicaux de notre Département.

Il n'y a pas pour moi, un style musical qui serait supérieur à un autre. La musique consiste à mettre des sons sur des sentiments afin de les faire partager. Chacun peut trouver l'expression de sa propre sensibilité à travers un ou plusieurs styles de musique. C'est le rôle d'une collectivité comme la nôtre que de favoriser cet accès de tous à l'émancipation par le biais de la rencontre entre les différents styles, les différentes origines, les différentes générations dans un grand mouvement de partage.

C'est pourquoi le Département doit accompagner toutes les pratiques musicales, des plus avant-gardistes aux plus traditionnelles, englobant toutes les formes d'expressions artistiques. En ces temps de repli sur soi, cette année de toutes les musiques est résolument un antidote à l'air du temps.