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+33 (0)3 21 216 216 Formulaire de contactCréé en 2005 par le Conseil général du Pas-de-Calais et l’association Colères du présent, pour récompenser chaque année le meilleur livre d’expression populaire et de critique sociale, le Prix Jean Amila-Meckert a été remis lundi 17 mai 2010, par Dominique Dupilet, à Florence Aubenas pour Le quai de Ouistreham.
Paru en février et déjà tiré à plus de 50 000 exemplaires, Le quai de Ouistreham a séduit le jury du prix Jean Amila-Meckert. C’est mon premier prix, même à l’école je n’en ai pas eu
confie l’auteure qui avoue être extrêmement contente
d’avoir été choisie par le Département. Pour Florence Aubenas, le "Jean Amila-Meckert" n’est pas une récompense comme les autres, c’est une distinction aux dimensions politiques et sociales, de terrain, et décernée par de réels lecteurs !
Le quai de Ouistreham se situe près de Caen. Florence Aubenas s’y est installée de février à juillet 2009, dans un studio meublé. Elle garde son nom mais se crée une nouvelle apparence en devenant blonde à lunettes et s’invente une autre vie : séparée depuis peu d’un homme qui l’aurait entretenue durant vingt ans. Elle se présente au Pôle emploi, munie d’un baccalauréat pour seul bagage. On lui propose de faire chaque jour quelques heures de ménage. Pour ne pas prendre le travail de quelqu'un qui en aurait vraiment besoin, elle décide d’arrêter l'expérience dès que s’offre à elle un CDI.
La journaliste s’immerge ainsi dans le quotidien de la vie précaire en France par temps de crise. Si Florence Aubenas a choisi Caen pour terrain d’investigation, c’est parce qu’il s’agit d’une ville de 120 000 habitants a priori paisible et qui n’évoque pas les pleurs
, explique t-elle. L’idée est de démontrer qu’en France, n’importe où, la vie peut s’avérer être difficile.
Florence Aubenas a souhaité lors de cette expérience, connaître le quotidien des personnes aux faibles revenus, sachant que huit précaires sur dix sont des femmes…
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Questions à Florence Aubenas :
Pour quelles raisons vous-êtes vous intéressée au milieu précaire ?
Changer les choses, c’est notre affaire à tous, ce n’est pas uniquement le travail des politiciens. Il faut se dire : le travail précaire ça me concerne moi aussi !
Pourquoi avoir décidé d’être en immersion dans la précarité ?
Les journalistes sont assez bons pour saisir l’exceptionnel mais pas forts pour saisir l’ordinaire. Avec l’immersion, on évite les idées reçues du journaliste en reportage où l’on va interroger le ‘malheur’ des gens. Mais là, en six mois, il s’avère que personne ne s’est plaint.
Avez-vous déjà eu l’occasion de séjourner dans le Pas-de-Calais ?
J’aime beaucoup le Nord et le Pas-de-Calais. J’ai grandi en Belgique et quand je vois un mur de briques, j’en sanglote… J’ai un vrai attachement à cette région et l’impression de la connaître depuis toujours.
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Le prix Jean-Amila Meckert 2010 au "Quai de Ouistreham"